Suite à la récente visite du Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic à Washington, une source proche de son Parti a informé le BIRN [1] que Washington avait fixé plusieurs conditions à remplir pour Belgrade afin de garantir les investissements en Serbie et le soutien de Washington pour son intégration à l’UE.
La question du gaz russe
Selon cette même source, les responsables américains étaient principalement intéressés par les moyens dont la Serbie pourrait réduire sa dépendance énergétique envers la Russie. De plus les entreprises américaines pourraient investir dans l’exploitation du cuivre et de l’or près de la ville de Bor dans l’est de la Serbie, et pourraient aussi être intéressés par les dépôts de lithium dans l’ouest
Il a été également demandé au gouvernement de Vucic [2] de suivre la politique de l’Union européenne sur les relations avec la Russie, et aussi de ne pas soutenir la Republika Srpska [3] du Président Milorad Dodik qui a annoncé un éventuel référendum sur la sécession d’avec la Bosnie-Herzégovine.
L’ambassadeur américain à Belgrade, Michael Kirby, a déclaré dimanche à la radio publique serbe RTS que la Serbie bénéficie d’un soutien politique de Washington dans son processus d’intégration à l’UE, mais que pour cela elle aurait « à faire ses devoirs ».
Michael Kirby a déclaré que la Serbie doit faire des progrès sur les questions de droit, la lutte contre la corruption et doit aborder certaines questions avec le Kosovo.
La question de l’Otan
Le quotidien serbe Blic a révélé que durant la visite de Vucic à Washington, les responsables américains l’ont aussi pressé de « définir clairement le chemin de la Serbie vers l’OTAN », mais aussi de participer à la coalition en luttant contre le militantisme islamiste activement plutôt que de simplement verbalement.
Selon le Blic, la chancelière allemande Angela Merkel, qui doit se rendre à Belgrade au début de Juillet, apportera deux « demandes claires » pour la Serbie
1-Permettre au Kosovo d’accéder à l’adhésion des Nations Unies comme pays membre
2-Accepter des modifications constitutionnelles de Bosnie-Herzégovine, qui permettrait de réduire la compétence de la République Serbe de Bosnie.
La question du Kosovo
Selon l’article de Blic, la possibilité que le Kosovo puisse devenir pays membre de l’ONU ne signifie pas nécessairement que la Serbie reconnaisse son indépendance. Mais cette manœuvre est considéré par l’UE comme nécessaire pour que le Kosovo devienne membre de l’OSCE [4], du Conseil de l’Europe, et peut-être en fin de compte de l’Union européenne.
Dusan Janjic analyste à Belgrade pense que les exigences allemandes « ne sont pas des pressions, mais un rappel à la Serbie à remplir ses obligations » et que « en signant l’accord de Bruxelles [à normaliser les relations avec le Kosovo], la Serbie s’est elle-même engagée à ne pas entraver l’adhésion du Kosovo à des organisations régionales et internationales » ... Lui aussi pense que la reconnaissance du Kosovo comme membre de l’ONU ne signifie pas nécessairement que Belgrade reconnaisse son indépendance.
Les prochains pourparlers entre les représentants serbes et kosovars le 23 Juin prochain pourrait être le moment où Bruxelles décide que Belgrade a fait des progrès importants : « S’il y a des progrès significatifs des deux côtés, l’UE pourrait décider de l’ouverture des premiers chapitres dans les négociations avec la Serbie »,affirme Janjic, reprenant les propos du rapporteur du Parlement européen pour la Serbie, David McAllister.
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